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Histoires d’eau en Pays d’Iroise : rétablissons la vérité !

Article Histoire d’eau en Pays d’Iroise paru dans le Télégramme le 7 mars 2020

L’article Histoire d’eau en Pays d’Iroise paru dans le Télégramme le 7 mars 2020 nous montre encore une fois une tentative de récupération de la presse locale par les élus : seul le Président de Pays d’Iroise Communauté, André Talarmin, a la parole pour défendre ses actions. Son argumentaire est fallacieux et truffé d’inexactitudes. Nous avons souhaité réagir et rétablir certaines vérités.

Rappel des faits concernant les eaux de baignades

L’ensemble des associations se disent ulcérées par les propos du Préfet concernant la qualité des eaux de baignades…

Le Télégramme écrit : « Le Préfet saluait vivement la mise en œuvre de travaux importants pour les améliorer, après qu’il a mis en demeure les élus de le faire »

Cette référence par le journaliste de la « mise en demeure » par le Préfet à M. Talarmin ne s’appliquait pas aux eaux de baignades, mais à la mise en demeure par le Préfet de faire la jonction des rejets assainissement St Dénec – Aber Ildut, comme l’explique l’article du Télégramme du 22 février 2020 : ce n’est pas la même chose ! 

De plus, alors que toutes les associations pointent du doigt le développement des fermes-usines, et ses épandages massifs sur les bassins-versant des cours d’eau et plages, M. Talarmin entend réduire le sujet des pollutions aux seuls abreuvements directs en rivière par les animaux d’élevages, et plus certainement aux animaux privés… De qui se moque-t-on ?

Nous rappelons le chiffre donné en Copil LPK de 26 pompes-museaux installées par la CCPI, seule action pratique pour diminuer la pollution. On notera que M. Talarmin a abandonné ici la responsabilité supposée des ANC…

Qu’en est-il de l’affaire St Dénec ?

Carte réalisée par APPCL : rejets de la station St Dénec à Porspoder dans l'Aber Ildut.

« Le Président Talarmin rappelle que l’anse de st Gildas est un port, pas une plage. Et il y a des naissains d’huitres juste en face : ils sont très sensibles à la qualité de l’eau, ce qui confirme qu’elle est de bonne qualité » !!

-> Nous reprochons à l’étude d’impact et à la Mairie de Lanildut de ne pas avoir déclaré la Plage du Crapaud comme plage de suivi ARS…

« Il s’est engagé à faire régulièrement procéder à des analyses à chaque bout du tuyau quand il sera terminé »

-> Les promesses d’analyse de M. Talarmin n’engagent malheureusement personne !

« L’ARS et la police de l’eau ont indiqué que c’est la seule solution possible ».

-> Nous souhaiterions disposer des études ici citées de l’ARS et de la Police de l’eau… A l’heure où les enjeux environnementaux ne peuvent plus être ignorés sur nos territoire, une telle solution semble totalement aberrante !

Sur le coût de 2 M€ confirmé ici par M. Talarmin, nous notons dans l’article précédent du Télégramme que le Préfet avait dit que cela serait financé par l’Etat et l’Agence de l’Eau. Nous aimerions une confirmation sur ce financement… et non de la poche des usagers du secteur Landunvez-Lanildut-Porsporder (LLP), à qui ces travaux n’apportent aucune amélioration du service.

Nos préoccupations concernant les tarifs

Taxes de raccordement de 3.700€ pour les ANC

« non subventionné par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne la région, ni le département car les points noirs ont été réglés »

-> Nous affirmons que les points noirs n’ont pas été réglés, à l’exemple de la situation à Lanrivoaré, Brélès et demain Plourin… Les aides aux raccordements des ANC au réseau collectif se sont arrêtées en 2011 et la date butoir n’a pas été respectée par la CCPI, qui gère les ANC depuis 2005 ! La CCPI a très mal géré le dossier et fait donc porter financièrement aux usagers sa propre incurie.

 « St Renan a réalisé ses investissements assainissement il y a longtemps et donc amortis »

-> Nous entendons bien que les frais fixes facturés dépendent du niveau d’amortissement, ce qui expliquerait le faible tarif de St Renan, mais sur le territoire du SIALLP les frais fixes ne baisseraient jamais alors même que tout est déjà amorti, ce qui est absolument scandaleux !

Convergence des tarifs

Le délai annoncé est de 25 ans pour la CCPI, 10 ans pour Landerneau Daoulas, alors que cela a déjà été fait à Brest Métropole. On voit bien que avec 25 ans de convergence, la CCPI n’est pas au niveau des exigences des usagers, pris en otage d’un plan dont elle refuse de parler en toute transparence.

Nivellement par le haut

« A cause des lourds investissements à venir sur tout le territoire », dit le Président de Pays d’Iroise Communauté

Selon l’article paru dans le Télégramme le 21 décembre 2019 : André Talarmin affirme que « les subventions diminuaient drastiquement. 80% du coût des travaux seront financés par l’autofinancement ou l’emprunt. »

Nous voulons prendre connaissance des budgets en question, pour en vérifier la réalité !En clair, nous avons compris que le SIALLP disait avoir amorti ses investissements et pouvoir baisser ses tarifs en 2020 (comme on pouvait lire dans l’article du Télégramme, le 7 mars 2008 : SIALLP. Pas de baisse du prix de l’eau avant 2020 !). Si M. Talarmin nous rajoute 25 ans au même moment, c’est qu’il veut nous maintenir (sur LLP) une taxe de frais fixes assainissement de 186 € ttc* par an x  2037 abonnés LLP x 25 ans  = 9.500.000 € pour financer par notre seule poche les travaux à venir des autres communes non encore raccordées (comme à Lanrivoaré, Brélès et Plourin) qui payaient seulement 2,50€ leur eau depuis 40 ans !

(* Frais fixes LLP + première tranche 5 m3)

La population de LLP (usagers assainissement collectif) est-elle consciente et d’accord pour cette ponction de 9,5 M€ dans sa poche pour financer le raccordement tardif des communes voisines ?

Protection des captages

Fermeture de Quéleret

Nous voulons avoir confirmation officielle des affirmations et obtenir des détails sur une « eau qui n’était pas de bonne qualité et un périmètre de protection qui ne pouvait être agrandi du fait de maisons et des élevages »

Pollution Traon

Nous réclamons la confirmation officielle sur l’affirmation des géologues que « si on tirait plus, on aurait du sel de l’eau de mer… » On rappelle qu’il ne s’agit pas d’un forage mais d’un captage de surface ! M. Talarmin prend les usagers et les lecteurs pour des imbéciles !

Périmètre de protection autour du captage du Traon
Périmètre de protection autour du captage du Traon : en rouge, le périmètre de protection immédiate, en vert, le périmètre de protection rapprochée A et en bleu le périmètre de protection rapprochée B.

Périmètre de protection du Traon

M. Talarmin dit que le périmètre rapproché doit être déterminé par le géologue, afin de procéder aux échanges de terrain avec les agriculteurs… Nous rappellerons à M. Talarmin que ce périmètre rapproché existe depuis 1988 (BRGM) et a été ensuite redéfini en 2012 (PLU Landunvez) mais que s’agissant d’un captage prioritaire très fortement impacté par les nitrates, nous considérons qu’il est urgent de mettre en œuvre le périmètre de protection élargi et non rapproché, ce qui impacte le triple de surfaces agricoles ! D’où très certainement la réticence des agriculteurs à céder leurs surfaces de culture et d’épandages… Notre Président de la Communauté de Communes nous fait ici encore la démonstration qu’il se moque totalement du sujet !

Pollué = Payeur ?

La ristourne de 75% sur la tarification de la CCPI ne concernerait que la maison de retraite de Porspoder. Soit ! On apprend cependant que « les agriculteurs ont des forages et sont raccordés au réseau en cas de besoin », ce que confirme la Chambre d’Agriculture…

L’eau étant un bien commun, de plus en plus rare, nous aimerions savoir quels sont les volumes prélevés dans la nappe par les forages privés et quel est le prix du m3 facturé ou non. Par ailleurs, s’il y a bien des abonnements eau sur ces exploitations, les volumes tirés et le prix facturé devraient être connus et accessibles.

Enfin, comment sont traitées les masses d’eau ainsi polluées ? Par ruissellement vers les eaux pluviales ? Par récupération et traitement avant épandage ? Le RPQS Assainissement nous apprend qu’aucune convention spéciale de déversement d’effluents (D202.10) n’existe sur le territoire… mais que sa rédaction serait en cours (Source : RPQS 2017, p.15 et 21)

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