Plages polluées en Bretagne ?
Le journal Libération a publié le 15 août dernier un article intitulé : « En Bretagne, des plages polluées par les réseaux d’assainissement ».
Que devons-nous en penser ?
Nous vous proposons de lire l’analyse de l’un de nos adhérents …
« Tout le monde pollue, à son niveau.
Assainissements collectifs, non collectifs, chiens, chats, moutons…
Mais qu’a de spécifique le Bas Léon pour concentrer autant de plages à problèmes ?
Nos réseaux collectifs sont tout neufs, nos ANC – Assainissements Non Collectifs – ne sont pas terribles mais pas pires qu’ailleurs (meilleurs que la moyenne finistérienne, c’est écrit dans le rapport du SPANC).
On n’a peu de chiens errants… pas plus de goélands qu’ailleurs …
Par contre, nous subissons la plus grosse pression d’élevage de France et sûrement les terres les plus gorgées de lisier aussi (entre 300 000 et 400 000 gros animaux d’élevage pour 38 500 habitants) !
Si les assainissements sont parfois vieux et pas terribles, ils ont le mérite d’exister. Alors que les épandages de lisier brut ne subissent aucun traitement préalable avant d’être étalés sur les bassins versants des plages…
Un chiffre que j’aime bien et qui peut servir à pondérer les causes de pollutions :
en termes d’introduction dans l’environnement de bactéries E.Coli, l’Ifremer utilise le chiffre suivant : 1 porc = 30 équivalents habitants.
Exemple d’Avel Vor Landunvez :
- 12 090 équivalents animaux en permanence sur place (26 600 produits par an) ;
- L’éleveur industriel déclare traiter 92 % de son lisier. Il épand donc 8% de son lisier brut sur les bassins versants des plages de Penfoul, Château et Gwisselier à Landunvez ;
- 8% de 12 090 = 967. C’est comme si 967 cochons gambadent en liberté sur les bassins versants. 967 x 30 = 29 016 équivalents habitants.
Le seul élevage usine Avel Vor introduit donc dans l’environnement l’équivalent d’une ville de 29 000 habitants (Périgueux…) qui ne serait doté d’aucun système d’assainissement.
Notez qu’Avel Vor n’est pas la seule structure d’envergure industrielle impactant les 3 bassins versants, l’effet de cumul est important.
Mais continuons à dépenser des millions pour mettre des tuyaux dans le sol et croisons les doigts pour que les bidouilles de l’ARS, annonçant que les classements des plages s’améliorent, passent inaperçus … raté ! »
Laurent Le Berre
Membre de l’AEPI, Administrateur d’ERB – Eau et Rivières de Bretagne – et président de l’APPCL – Association pour la Protection et la Promotion de la Côte des Légendes